Retrouvez ici le journal quotidien Mistral à réaction(s) publiée par les Groupe Culture durant leur séjour au Festival d’Avignon, ainsi que les archives de celui-ci.
Le séjour au festival d’Avignon s’inscrit dans le projet global « Ma Parole ». Le festival d’Avignon représente une « consécration pour le spectateur (de théâtre) » pour Jean, participant au groupe culture. L’organisation d’un séjour au festival d’Avignon a été le point de départ de la mise en place du groupe culture au Centre Social et Culturel d’Étouvie en 2004, alliant le projet social (proposer des séjours vacances aux familles qui ne partent pas) et le projet culturel (aller voir des spectacles à Avignon en compagnie du programmateur de la structure). Depuis juillet 2005, un groupe « mixte » composé de membres des groupes culture du CSC et du Cardan part vivre une semaine au rythme du festival. Sur place, rencontre avec les créateurs, les programmateurs et séances d’analyse collectives constituent le travail intellectuel fourni par les participants, et l’entrée aux spectacles, la rétribution « en nature » de ce travail. Les éléments d’analyse sont conservés depuis juillet 2007 sur un blog (http://quelmistral.canalblog.com/). Durant les étés 2009, 2010, 2011, un journal quotidien a été rédigé par le groupe présent au Festival, il est envoyé depuis Avignon à différents interlocuteurs, en particulier les centres culturels de proximité.
Les directeurs des centres culturels de Picardie se rendent en Avignon, les médiateurs ne s’y rendent pas (il s’agit de moments de repérage de spectacles, cela concerne les programmateurs). Lors des séances de préparation du séjour, les représentations mentales qui émergeaient du groupe « professionnel » se rapprochaient des représentations mentales qui émergeaient du groupe « habitant » au début du processus : le poids symbolique du « plus grand festival de théâtre du monde » semblait écraser l’idée de départ d’un festival de théâtre « populaire »… Cette représentation n’a pas pu être changée dans la mesure où aucun salarié de centre culturel participant au projet ne « pouvait » accompagner le groupe dans ce séjour.
L’idée de se rendre au spectacle en groupe, d’analyser le contenu et la forme, d’être attentif à la présentation, au lien entre le fond et la forme, entre les intentions et la réalisation sont les ations de base du groupe culture. La « délocalisation » au festival d’Avignon permet de donner un coup d’accélérateur aux personnes : en revenant d’Avignon, elles sont exténuées et ont envie d’y retourner ; mais cette pratique « extrême » (aller voir 3, 4 ou 5 pièces par jour) permet d’appréhender différemment le spectacle vivant ; enfin, un certain nombre de connivences voient le jour (des comédiens, un programmateur que l’on croise à Avignon et que l’on retrouve à Amiens « change » de regard sur les personnes qui composent le groupe).